Lundi 21 avril 2008 à 21:48

Well, I guess you left me with some feathers in my hand

Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l'atmosphère stagnante et légèrement teintée de rose et de bleu.

En rouvrant mes yeux pleins de flamme
J'ai vu l'horreur de mon taudis,
Et senti, rentrant dans mon âme,
La pointe des soucis maudits;

La pendule aux accents funèbres
Sonnait brutalement midi,
Et le ciel versait des ténèbres
Sur le triste monde engourdi.


All my sins I said that I would pay for them if I could come back to you
All my innocence is wasted on the dead and dreaming

[ Angels of the Silences, Recovering the Satellites, Counting Crows ]
[ La Chambre double, Le Spleen de Paris, Baudelaire ]
[ Rêve parisien, II, Les Fleurs du Mal "Tableaux parisiens", Baudelaire ]

Mardi 18 décembre 2007 à 23:26

Et si c'était vrai...

En résumé:
Arthur habite dans l'appartement de Lauren, puisque la jeune femme est dans le coma depuis un certain temps. Seulement un soir il la découvre dans son placard, sans savoir que c'est elle. Il s'agit en fait de l'esprit de Lauren, et Arthur et le seul à pouvoir la voir et l'entendre. Lauren va bientôt être débranchée, car elle est dans un coma pratiquement irréversible, mais Arthur va tenter de la sauver avec son ami Paul. (Ils sont architectes à l'origine.) Lauren a été médecin. Pour la sauver, Arthur va enlever son corps...

[ Arthur vient d'avoir une petite altercation avec une infirmière. ]

Je vais chercher le brancard, dit Paul pour mettre un terme à leur altercation. Je vous rejoins là-haut, docteur!
Elle proposa de les aider du bout des lèvres, Arthur déclina son assistance, lui demandant de sortir le dossier de Lauren et de le déposer avec les autres papiers dans l'ambulance.
-Le dossier reste ici, il sera transféré par voie postale, vous devriez le savoir, dit-elle.
Elle eut soudain une hésitation.
-Je le sais, mademoiselle, répondit promptement Arthur, je ne parle que de son dernier bilan, constantes, numérations, gaz du sang, NFS, chimie, hématocrites.
-Tu te démerde rudement bien, souffla Lauren, où as-tu appris tout ça ?
-J'ai regardé la télé, chuchota-t-il.
Il pourrait consulter ce rapport dans la chambre, elle proposa de l'accompagner. Arthur l'en remercia et l'invita à finir son service à l'heure prévue, il se débrouillerait sans elle. Nous étions un dimanche, elle avait bien mérité son repos. Paul, qui était à peine revenu avec le brancard, pris son acolyte par le bras et l'engagea promptement dans le couloir. L'ascenseur les hissa tous les trois au cinquième étage. Les portes venaient de s'ouvrir sur le palier lorsqu'il s'adressa à Lauren :
-Cela se passe plutôt bien pour l'instant.
-Oui, répondirent en cœur Lauren et Paul.
-Tu me parlais à moi ? questionna Paul.
-A vous deux.
D'une pièce, surgit en trombe un jeune externe. Arrivé à leur hauteur, il arrêta sa course nette, regarda la blouse d'Arthur et le saisit par les épaules. « Vous êtes médecin ? » Arthur fut surpris.
-Non, enfin oui, oui, pourquoi ?
-Suivez-moi, j'ai un problème à la 508, Seigneur que vous tombez bien !
L'étudiant en médecine repartit en courant vers la chambre d'où il venait.
-Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Arthur paniqué.
-C'est à moi que tu demandes ça, répondit Paul tout aussi terrorisé.
-Non, c'est à Lauren !
-On y va, on n'a pas le choix, je vais t'aider, lui dit-elle.
-on y va, on n'a pas le choix, reprit Arthur à voix haute.
Comment ça, on y va ? Tu n'es pas toubib, tu vas peut-être arrêter ton délire avant qu'on ne tue quelqu'un !
-Elle va nous aider.
-Ah, si elle nous aide ! dit Paul en levant les bras au ciel. Mais pourquoi moi ? Pourquoi moi ?
Ils entrèrent tous les trois dans la 508. L'externe était au chevet du lit, une infirmière l'attendait, il s'adressa paniqué à Arthur :
-Il s'est mit en arythmie cardiaque, c'est un grand diabétique, je n'arrive pas à le rétablir, je ne suis qu'en troisième année.
Ça doit lui faire une belle jambe ça, dit Paul.
Lauren souffla à l'oreille d'Arthur :
-Arrache la bande de papier qui sort du moniteur cardiaque, et consulte la de façon à ce que je puisse la lire.
-Mettez moi de la lumière dans cette pièce, dit Arthur d'un ton autoritaire.
Il se dirigea de l'autre côté du lit et arracha d'un geste le tracé de l'électrocardiogramme. il le déroula largement et se retourna en murmurant : « Tu le vois, là ? »
-C'est une arythmie ventriculaire, il est nul !
Arthur répéta mot pour mot :
-C'est une arythmie ventriculaire, vous êtes nul !
Paul roula des yeux en passant sa main sur son front.
-Je vois bien que c'est une arythmie ventriculaire, docteur, mais qu'est-ce qu'on fait ?
-Non, vous ne voyez rien, vous êtes nul ! Qu'est-ce qu'on fait ? reprit Arthur.
-On lui demande ce qu'il a déjà injecté, dit Lauren.
-Qu'est-ce que vous avez déjà injecté ?
-Rien !
L'infirmière avait parlé d'un ton hautain qui traduisait à quel point elle était exaspérée par l'externe.
-On est en situation de panique, docteur !
-Vous êtes nul ! reprit Arthur, alors, qu'est-ce qu'on fait ?
-Putain, on ne lui donne pas un cours, parce que le mec est en train de virer tout gris, mon pote, enfin docteur !
-Saint Quentin (importante prison de l'Etat de Californie située dans la baie de San Francisco.), on va direct à Saint Quentin ! Paul trépignait.
-Clamez-vous, mon vieux, dit Arthur à Paul, puis se retournant vers l'infirmière : Excusez-le, il est nouveau, mais c'était le seul brancardier disponible.
-Néphrine, en injection deux milligrammes, et on pose une voie centrale, et là, ça va se corser, mon cœur ! dit Lauren.
-Néphrine en injection deux milligrammes, s'exclama Arthur.
-Il était temps, je l'avait préparée, docteur, dit l'infirmière, j'attendais que quelqu'un prenne les choses en main.
-Et ensuite on pose une voie centrale, annonça-t-il, d'un ton mi-interrogatif, mi-affirmatif. Vous savez poser une voie centrale ? demanda-t-il à l'externe.
-Fais-la poser par l'infirmière, elle va être folle de joie, les toubibs ne les laissent jamais le faire, dit Lauren avant que l'externe ne réponde.
-Je n'en ai jamais posé, dit l'externe.
-Mademoiselle, vous poserez la voie centrale !
-Non, allez-y, docteur, j'adorerais mais on n'a pas le temps, je vous la prépare, merci de votre confiance en tout cas, j'y suis très sensible.
L'infirmière se rendit à l'autre bout de la pièce pour préparer l'aiguille et le tube.
-Je fais quoi maintenant, dit Arthur paniqué à voix feutrée.
-On s'en va d'ici, répondit Paul, tu ne vas pas poser de voie centrale, ni latérale, ni rien du tout, on se taille en courant, mon pote !
Lauren reprit :
-Tu vas te placer devant lui, tu viseras à deux doigts sous son sternum, tu sais ce qu'est le sternum ! Je te guiderai si tu n'es pas au bon endroit, tu présentes ton aiguille inclinée à quinze degrés, et tu enfonces progressivement mais fermement. Si tu as réussi, un liquide blanchâtre va s'écouler, si tu rates c'est du sang. Et tu pries pour avoir la chance du débutant parce que sinon on est dans la merde, nous et le type qui est allongé.
-Je ne peux pas faire ça ! murmura-t-il.
-Tu n'as pas le choix et lui non plus, il va y passer si tu ne le fais pas.
-tu m'as appelé mon cœur ou j'ai rêvé ?
Lauren sourit : « Vas-y et respire un bon coup avant d'enfoncer. » L'infirmière revint vers eux et présenta la voie centrale à Arthur. « Saisis-la par le bout en plastique, bonne chance ! » Arthur présenta l'aiguille là ou Lauren le lui avait indiqué. L'infirmière le regardait attentivement. « Parfait, murmura Lauren, incline un peu moins, vas-y d'un seul geste maintenant. » L'aiguille s'enfonça dans le thorax du patient. « Arrête-toi, retourne le petit robinet sur le côté du tuyau. » Arthur s'exécuta. Un fluide opaque commença à s'écouler par le tube. « Bravo, tu t'y ai pris de main de maître, dit-elle, tu viens de le sauver. »
Paul, qui avait faillit perdre connaissance par deux fois, n'en finissait pas de répéter à voix basse « Je ne peux pas le croire. » Libéré du liquide qui l'écrasait, le cœur du diabétique reprit un rythme normal. L'infirmière remercia Arthur. « Je vais m'en occuper maintenant », dit-elle. Arthur et Paul la saluèrent et ressortirent dans le couloir. En quittant la pièce, Paul ne put s'empêcher de repasser la tête par la porte, et de lancer à l'externe : « Vous êtes nul ! ».
-Là, tu viens de me faire une frayeur !
-Elle m'a aidé, elle m'a tout soufflé, murmura-t-il.
Paul hocha la tête : « Je vais me réveiller et quand je te téléphonerai pour te raconter le cauchemar que je suis en train de faire, tu vas rire, tu ne peux même pas imaginer ce que tu vas rire et te moquer de moi ! »
-Viens, Paul, on n'a pas de temps à perdre, enchaîna Arthur.
Ils entrèrent tous les trois dans la salle 505. Arthur appuya sur l'interrupteur, et les néons se mirent à vibrer. il s'approcha du lit.
-Aide-moi, dit-il à Paul.
-C'est elle ?
-Non, c'est le type à côté ; bien sûr que c'est elle ! Approche le brancard le long du lit.
-Tu as fait ça toute ta vie ?
-Voilà, passe tes mains sous ses genoux, et fais attention à la perfusion. A trois on la soulève. Trois !
Le corps de Lauren fut placé sur le brancard roulant. Arthur replia les couvertures sur elle, décrocha le bocal de la perfusion et le raccrocha à la patère au-dessus de sa tête.
-Phase 1 achevée, maintenant on redescend vite amis sans précipitation.
-Oui, docteur ! répondit Paul d'un ton agacé.
-Vous vous débrouillez très bien tous les deux, murmura Lauren.
Ils retournèrent vers l'ascenseur.


[ Marc Levy, Et si c'était vrai... ]

Dimanche 11 novembre 2007 à 23:11


There are only two things to worry about
either you are well or you are sick.
    If you are well, then there is nothing to worry about.
    If you are sick, there are two things to worry about.
    Either you will get well or you will die.
        If you get well, there is nothing to worry about.
        If you die, there are two things to worry about.
        Either you will go to heaven or hell.
            If you go to heaven, there is nothing to worry about.
            But if you go to hell, you'll be so damn busy shaking hands with your friends.
                      You won't have time to worry!!!

So why worry?

[ Irish Philosophy ]

Jeudi 18 octobre 2007 à 23:04

Le vieillard, dès qu'il sent les atteintes du feu, s'arme d'un courage invincible: son visage, où se peint la fierté d'une âme libre, devient auguste et radieux; et il commence son chant de mort.
"Quand je vins au monde, dit-il, la douleur se saisit de moi; et je pleurais, car j'étais enfant. J'avais beau voir que tout souffrait, que tout le monde mourait autour de moi, j'aurais voulu, moi seul, ne pas souffrir; j'aurais voulu ne pas mourir; et comme un enfant que j'étais je me livrais à l'impatience. Je devins homme; et la douleur me dit: Luttons ensemble. Si tu es plus fort, je céderai; mais si tu te laisses abattre, je te déchirerai, je planerai sur toi, je battrai des ailes, comme le vautour sur sa proie. S'il est ainsi, dis-je à mon tour, il faut lutter ensemble; et nous nous prîmes corps à corps. Il y a soixante ans que ce combat dure, et je suis debout, et je n'ai pas versé une larme. J'ai vu mes amis tomber sous vos coups, et dans mon coeur j'ai étouffé la plainte. J'ai vu mon fils écrasé à mes yeux, et mes yeux paternels ne se sont point mouillés. Que me veut encore la douleur? Ne sait-elle pas qui je suis? La voilà qui, pour m'ébranler, rassemble enfin toutes ses forces; et moi, je l'insulte, et je ris de lui voir hâter mon trépas, qui me délivre à jamais d'elle. Viendra-t-elle encore agiter ma cendre? La cendre des morts est impalpable à la douleur. Et vous, lâches, vous, qu'elle emploie à m'éprouver, vous vivrez; vous serez sa proie à votre tour. Vous venez pour nous dépouiller; vous vous arracherez nos misérables dépouilles. Vos mains, trempées dans le sang indien, se laveront dans votre sang; et vos ossements et les nôtres, confusément épars dans nos champs désolés, feront la paix, reposeront ensemble, et mêleront leur poussière, comme des ossements amis. En attendant, brûlez, déchirez, tourmentez ce corps, que je vous abandonne; dévorez ce que la vieillesse n'en a pas consummé. Voyez-vous ces oiseaux voraces qui planent sur nos têtes? Vous leur dérobez un repas; mais vous leur engraissez une autre proie. Ils vous laissent encore aujourd'hui pour vous repaître; mais demain ce sera leur tour."
Ainsi chantait le vieillard; et plus la douleur redoublait, plus il redoublait ses insultes. Un Espagnol (c'était Moralès) ne put soutenir plus longtemps les invectives du sauvage. Il saisit l'arc qu'on lui avait laissé, le tendit, et perça le vieillard d'une flèche.

[ Marmontel, Les Incas, Le Chant de mort ]

Dimanche 2 septembre 2007 à 19:25

C'est fou ce que je retrouve chaque année en rangeant mes cours... Je suis sûre que c'est plein de fautes, parce que je pouvais pas tout corriger, mais ça restera comme ça. Ne notez pas les prénoms très originaux hein...


   She was sitting here, with her grandson. Victoria was old now, and it was her turn to sit in the big armchair. Today was her grandson Nicholas' eighteenth birthday and he was looking forward to listenning to his grandmother. A few years ago, she had promised to tell him a weird story.
   You may not want to hear this story. You may not be able to listen to it. However once you know it, you won't forget it... And it will never leave you.
   Nicholas came close to Victoria, and she was staring at him with disturbing eyes...
   "A long time ago, I was sitting right here, exactely where you are. My grandfather was in this armchair. It was my eighteenth birthday too. I was fascinated by this old man in front of me. Since I was a little girl he had told me scary stories like I've done with you. I was told about ghosts, wolves, vampires, and all gloomy, eerie, puzzling or frightening tales that exist.
   I used to ask him how he knew these stories, and he kept answering "Someday I will let you know the truth, We will tell you." I coudn't help thinking about the "We" I didn't know. Do you want to know, Nicholas? Do you really want to know who the "We" I've been talking about for years are? Do you want to know the truth?"
   Nicholas nodded, fearfully.
   "Are you frightened? You shouldn't. It's just your family's story."
   Victoria had disappeared. The attic door was squeaking. Nicholas felt as if he were in a horror tale. Lightening. A voice called him upstairs. "Don't be affraid, just come to us..."
   Hypnotized, the young boy went upstairs. Something had changed in the house, he didn't know what. There was no more light, only thunder and lightening outside. A brillant bright light lead him to his grandmother. She looked younger. Three men were standing behind her.
   "My grandfather said he would let me know when I was eighteen. You can't go back now Nicholas. All you've learnt from me, I learnt it from them. Just look through my eyes, take my hand, and you will know the truth, you will know who you and we are, you will learn all about our lives. It's in your blood."
   Saying these words, Victoria took Nicholas' hand and suck the life-blood from him.
   With two red holes in the neck, Nicholas is telling his granddaughter some funny scary stories in a big armchair. She seems fascinated...

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