Pour résumer, je dirais que nous sommes partis hier à 17h pour l'Angleterre depuis notre petit lycée du sud de la France à bord d'un car Boulet. Et il fut Boulet jusqu'à sa mort.
Tout à commencé vers 21h30, quand vu le bruit et nos difficultés à avancer nous avons pensé avoir crevé. Eh bien fausse alerte, c'était le turbo qui avait pété. Ca commence pas mal, quand même, avouez. Le chauffeur nous répare ça sur une aire d'autoroute, et c'est reparti. Tout marche bien, on roule normalement. Même si un peu lentement à notre goût. 3h du mat', j'arrive pas à dormir. Oualid, Mathieu, Elodie, Laura et d'autres ne dorment pas non plus, même si la majorité rêve. Et d'un coup on s'arrête sur la bande d'arrêt d'urgence à la sortie d'une aire d'autoroute, pas le temps d'aller plus loin. Le chauffeur nous dit calmement "ne paniquez pas, évacuez le bus, y'a le feu!". Restons ZEN! On ne sent rien, je réveille Bertille: "y'a le feu! réveille toii!". Je prends ma veste, mon manteau, mon sac, personne ne se presse encore. Je me lève et ça commence à sentir drôlement la fumée. Nicolas a laissé son sac dans l'allée, alors je lui dis de le prendre, mais il le pose sur son siège. On veut sortir mais le conducteur est en plein milieu. On sort finalement, et on voit qu'il y a bel et bien le feu. Des flammes sous le bus qui sortent. Tout le monde est dehors donc ça va mieux. Mais ceux qui n'ont pas pris leurs sacs, manteaux, vestes, I-pods, mp3, portables et le reste réalisent que si le feu n'est pas éteint rapidement tout sera cramé. Le chauffeur essaye d'éteindre avec l'extincteur qui ne fait rien, la voiture de patrouille n'obtient pas plus de résultat. Les pompiers arrivent mais le bus brûle déjà beaucoup. Tout l'avant est couvert de flammes et on s'éloigne de plus en plus. Essence ou gasoil? Explosion ou pas? Pas d'explosion. Le bus est totalement carbonisé, et le feu continue. Tous nos bagages sont à l'intérieur et on désespère de les revoir un jour. Mais le chauffeur en a sorti quelques uns avant que le feu ne se propage. Certains retrouvent leur valise. D'autres pas. On relève nos noms. On doit partir dans l'aire d'autoroute, et on attend là longtemps, très longtemps. Les pompiers et/ou gendarmes et/ou secours, peu importe en fait, nous annoncent que des valises ont été sauvées, à l'arrière. Au final plein de bagages sont ramenés. Des plus ou moins entiers. Certains plus moins que plus. La majorité des sacs à dos a brûlé avec l'argent, les cartesd'identité, passeports, appareils photos... Certaines valises sont coupées en deux. Et certains n'ont carrément plus rien parce que c'est tout brûlé. J'ai eu beaucoup de chance donc, puisque j'avais pris mon sac et j'ai récupéré mon bagage. Mais d'autres pas.
On recharge les restes de valises et sacs dans un nouveau bus attendu longtemps. Il est bien grand, cette fois. Et il y fait froid ce qui donne lieu à pas mal de jeux de mots plus ou moins douteux. On rentre enfin en début d'après midi, après un long voyage quand même. Pas question de continuer.
