"Le sentiment si plein, si chaleureux, que mon coeur a de la vivante nature, ce sentiment qui m'inondait de tant de volupté, qui du monde qui m'entourait me faisait un paradis, me devient maintenant un intolérable bourreau, un démon tourmenteur qui, où que j'aille, me poursuit. Autrefois, du haut des rochers, mes regards s'en allant par-delà la rivière, jusqu'aux lointaines collines, parcouraient la fertile vallée et voyaient autour d'eux tout germer, tout pousser [...]. Ah! que de fois ne me suis-je pas, alors, souhaité les ailes de la grue qui passait au-dessus de ma tête, afin de m'envoler vers les rivages de l'immense mer, afin de boire à la coupe écumante de l'infini ces vitales délices qui vous enflent le coeur, afin de sentir, ne fût-ce qu'un instant, dans mon faible sein, une goutte de la félicité de l'Être en qui et par qui tout est engendré."
Les Souffrances du jeune Werther, Goethe.
Le Voyageur contemplant une mer de nuages - Friedrich
Eh oui, plus d'habillage :-(...